management visuel

SQCDP : outil de management visuel en production

La réactivité, la rigueur et la cohésion d’équipe sont de mise dans le monde de l’industrie, c’est pourquoi le SQCDP apparait comme la solution de management visuel par excellence. Fondé sur cinq axes distincts que sont la Sécurité, la Qualité, le Coût, le Délai et le Personnel, le SQCDP propose une vue globale de l’efficience d’un site de production. Grâce à lui, il devient aisé de repérer les écarts, de réagir sans délai et de lancer les actions correctives qui s’imposent. Qu’il soit graphique ou digital, il facilite la communication et nourrit l’implication des équipes.

Comprendre l’acronyme SQCDP : origine et finalité

L’acronyme SQCDP désigne un outil de management visuel structuré autour des cinq piliers : Sécurité, Qualité, Coût, Délai et Personnel. Cette méthode s’est imposée dans l’industrie et le lean management comme un système efficace pour suivre, mesurer et améliorer la productivité et la rentabilité d’une unité de production.

Elle permet à chaque personne, du technicien à la direction, de visualiser, en temps réel, des données essentielles : le taux de conformité, les délais de livraison, les incidents, les accidents du travail, les défaillances et les écarts de coût.

Intégrer le SQCDP dans votre entreprise revient à créer, pour chaque jour ou chaque mois, un espace où la communication est claire et où chaque équipe comprend son rôle, ses objectifs et les indicateurs à piloter pour atteindre l’excellence opérationnelle.

Le management visuel au cœur de l’outil

Le tableau de bord SQCDP constitue le cœur du dispositif visuel. Qu’il soit affiché sur un mur ou intégré à un écran interactif, il permet de visualiser rapidement les informations clés liées à la performance.

Chaque indicateur est codé par couleur : vert pour signaler la conformité, jaune pour un point de vigilance, et rouge lorsqu’un problème requiert une action immédiate. Le tableau est mis à jour en temps réel, tout au long de la journée, pour refléter l’évolution des données, qu’il s’agisse du budget, de la qualité des produits, du respect des délais ou encore de la satisfaction client. Cette dynamique s’accompagne de réunions d’animation à intervalles courts (AIC), réunissant les équipes autour des écarts observés.

Ensemble, elles identifient les causes, proposent des solutions et s’engagent à les mettre en œuvre. Ce rituel opérationnel renforce l’implication individuelle et collective et valorise l’intelligence du terrain.

Des indicateurs pour piloter la performance

Pour être pleinement efficace, la méthode SQCDP n’a d’autre choix que de s’appuyer sur un ensemble d’indicateurs objectifs, faciles à suivre et à remonter par les équipes.

Ainsi, en matière de sécurité, il s’agit de suivre le nombre d’accidents, les incidents signalés ou encore les risques identifiés. Le pilier qualité, quant à lui, se mesure à travers le taux de rebuts, les défauts constatés ou la satisfaction des clients. Côté coût, on évalue notamment les écarts entre le budget prévu et les dépenses réelles, ainsi que l’utilisation des ressources ou la rentabilité globale. Pour les délais, les indicateurs clés concernent le respect des dates de livraison et la durée des cycles de production. Enfin, le pilier personnel intègre des données telles que le taux d’absentéisme, le niveau de formation des équipes ou encore la qualité du climat social au sein de l’entreprise.

Ce suivi rigoureux permet d’objectiver la performance et de détecter rapidement les écarts. Le tableau SQCDP synthétise ces informations en temps réel, donnant à voir d’un seul coup d’œil la situation du terrain. Il devient ainsi un véritable outil d’aide à la décision pour les managers comme pour les opérateurs.

Les bénéfices et les clés de réussite

Une mise en œuvre du SQCDP dans une entreprise se traduit par des effets concrets et durables sur le terrain. En termes de communication, le tableau de bord SQCDP rend l’information visible et disponible à tous. Ainsi, les équipes communiquent plus facilement et les anomalies et incidents remontent plus vite.

De plus, le taux de réactivité est renforcé par la méthode. Les problèmes sont identifiés, qualifiés et traités parfois en moins d’une heure. Cela permet des pertes moins importantes et une productivité rehaussée. En outre, la méthode valorise la participation de chacun, ce qui pousse à l’autonomie, à l’implication et à la motivation, autant de facteurs démontrant un environnement sain et propice à la réussite.

Pour finir, cette méthode fait partie de celles cohabitant le mieux avec les principes du lean management : kaizen, standardisation, 5S… Il est important de rappeler que le SQCDP n’est pas un outil en tant que tel, mais plutôt le catalyseur de l’excellence opérationnelle sur toute la chaîne de valeur.

Facteurs clés de succès

Il est primordial de choisir les bons indicateurs pour que SQCDP porte ses fruits. En effet, il doit être approprié aux enjeux du site, qui sont le plus souvent coût, qualité, délai, sécurité et souvent aussi climat social. En outre, il est impératif que le support soit conçu en fonction du terrain, qu’il s’agisse d’un tableau fixé au mur, d’un écran vidéo ou d’un outil numérique. Toujours est-il qu’il est préférable d’opter pour la simplicité et la lisibilité. Par ailleurs, il importe que les équipes soient formées pour que l’utilisation du tableau devienne intuitive, et pour qu’elles apprennent à décoder les couleurs et à réagir en cas de problème. En poursuivant les points quotidiens par un suivi hebdomadaire ou mensuel, il est possible de conserver une dynamique sur la durée. Enfin, sans implication managériale, le SQCDP a de forts risques de perdre sa valeur et de devenir un simple affichage de plus.

Mathieu Chardon
Mathieu Chardon
Directeur et fondateur de MWT Sourcing